Dernière recette de l’année, cette délicieuse pâte au poulpe que j’ai cuisiné quand j’étais en Italie chez ma maman. Le « strozzapreti » ou « étrangles prêtres » sont une drôle de pâtes de chez moi (Emilia Romagna) qui sont faites à la main, juste avec de l’eau et de la farine normalement; là je dois avouer je les avaient achetés chez une dame de ma ville qui en fait des très bons…
Le site italien ilgiornaledelcibo.it nous raconte la passionnante histoire de ce type de pâtes. « Comme toutes les pâtes traditionnelles faites à la main qui ont une histoire ancienne, les strozzapreti de Romagne ne sont pas différents. Nous sommes en Romagne, à l’époque de la domination de l’État pontifical sur ce territoire, où les prêtres imposaient des taxes et des coutumes très strictes : c’est précisément dans ce contexte que sont nés les « strozaprit ». Un nom, donc, d’origine ouvertement anticléricale : en effet, il semble que les prêtres avaient l’habitude de ramasser les œufs chez les azdore (terme qui, en dialecte romagnol, identifie les femmes de la maison) et donc, ces dernières, se retrouvant soudainement sans matière première pour faire des pâtes fraîches, ont inventé une nouvelle recette basée uniquement sur l’eau et la farine. Pendant la préparation de la pâte, on raconte que les ménagères souhaitaient que le prêtre s’étouffe en mangeant les œufs mêmes qu’elles étaient censées utiliser pour préparer la pâte pour la famille. Une autre variante de la même histoire, en revanche, rapporte qu’il était habituel (et obligatoire) pour les familles du village d’inviter le prêtre, qui, de temps en temps, passait de maison en maison, pour le déjeuner du dimanche. Pour l’occasion, les femmes ont inventé ce plat et l’ont préparé de manière à ce que l’invité s’empiffre, tandis que leur mari espère secrètement qu’il s’étouffe. Pour d’autres, le nom peut être attribué au mouvement qu’on fait pour couper les bandes de pâtes pendant la préparation : le geste est sec et décidé, comme pour exprimer une colère intense au point d’étouffer l’homme d’église. Enfin, pour beaucoup, le nom dérive de la similitude de la forme avec celle du cordon de chaussure, avec lequel les prêtres étaient étranglés pendant la période de tension maximale contre la domination papale. Bref, dans toutes les variantes, ça ne se termine pas bien pour le prêtre… »
Ingrédients (4 personnes)
- 1 poulpe moyen (que vous allez cuire selon cette recette)
- 250 grammes de petites tomates
- 2 gousses d’ail
- un verre de vin blanc
- huile d’olive
- une carotte, une branche de céleri, un petit oignon
- sel, poivre, une pincée de sucre
- une poignée de persil haché
- Après avoir cuit le poulpe en suivant la recette dans le lien le couper en tranches en réservant des tentacules pour la décoration des assiettes
- Mettre abondant huile d’olive dans une poêle
- Hacher finement la carotte, le céleri branche, l’oignon, mettre le tout dans la poêle avec l’ail à revenir pendant quelques minutes. Retirer l’ail.
- Couper les petites tomates en deux et les mettre dans la poêle à sauter pendant une dizaine de minutes grand maximum, elles ne doivent pas se défaire. Saler et ajouter une pincée de sucre, surtout en cette saison ça va enlever l’acidité des tomates.
- Mettre une grande casserole d’eau à bouillir. Ajouter le sel quand elle sera arrivée à température. Mettre les strozzapreti à cuire pendant 2/3 minutes. Cependant mettre une ou deux cuillères de l’eau de cuisson dans la poêle. Ajouter le poulpe cuit et coupé, sans les tentacules que vous utiliserez pour la déco.
- Egoutter les strozzapreti, les mettre dans la poêle de la sauce, les sauter encore pendant quelques minutes.
- Servir aussitôt en décorant avec une tentacule de poulpe et un peu de persil haché.
Quelle histoire derrière le nom ! Mais un joli plat !
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Oui c’est fou cette histoire 😊
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