Viva la pappa col pomodoro (soupe froide à la tomate originaire de Toscane)

Cette fois ci je vous raconte un plat qui ne fais pas du tout partie de mes souvenirs gustatifs d’enfance, tout simplement parce-que, exactement comme mes filles, la pappa al pomodoro me dégoûtait quand j’étais petite. Heureusement elle ne faisait pas du tout partie des mœurs alimentaires de ma famille mais elle le faisait chez toutes mes copines d’été en Toscane. En été en Italie les enfants avaient trois mois et demi de vacances…le système scolaire ne s’acharnait pas pour remplir les enfants de notions comme s’ils étaient des sacs vides, les enfants avaient le droits de s’ennuyer mortellement et de découvrir le plaisir de la lecture, de traîner, de faire plein de bêtises, de jouer des après midi entiers et souvent étaient laissés libres. Le temps prenait une autre dimension, les lucioles commençait à apparaître le soir, les cigales à chanter et on savaient que trois mois merveilleux allaient commencer. Je partais le mois de juillet à la mer et le mois d’août je le passais en Toscane, où mes parents ont une petite maison dans un hameau où nous étions presque les seuls « étrangers ». Très vite la bande d’enfants de toutes les été se formait. Mon frère et moi nous passions de temps en temps voir mes parents, le temps d’un repas, et nous ressortions vite faite rejoindre les copains. A l’heure du goûter toute la bande s’approchait de la maison qui était la plus proche au moment ou la faim nous avait pris. Quand on était proche des maisons des gens du village le goûter pouvait virer au Paradis, mais aussi au cauchemar. Le Paradis : une tranche de vieux pain « sciocco » (le pain sans sel de la Toscane) avec de l’huile d’olive, du sel et de l’ail frotté vite faite dessus. Le cauchemar : les restes de « pappa al pomodoro » du soir d’avant. A la télé il y avait une très belle série, tirée d’un livre de Vamba « Il Giornalino di Giamburrasca », un livre très apprécié par tous les enfants et très très drôle (je l’ai aussi lit l’année passée à mes filles) . La série était très bien faite, en blanc et noir et l’indicatif du programme était un hymne à la « pappa al pomodoro »…pour moi c’était inexplicable que des enfants puissent l’aimer à ce point :-).

Pour en revenir à ma « pappa al pomodoro » en adulte je l’ai goûté à nouveau pendant un voyage en Toscane. A la première bouchée j’ai eu tout de suite un très fort « effet madeleine » au point que j’ai eu l’impression d’avoir été projetée très fort en arrière et de sentir aussi l’odeur bon du feu de bois chez mes copines, les odeurs d’étable et de poulailler…et à la deuxième je me suis dite tout de suite que je n’avais rien compris, en enfant au goût encore en formation, à la sublime bonté de ce plat. Bref, hier soir j’ai eu envie de la refaire, à l’occasion d’un dîner entre amis « à la bonne franquette » et j’ai retrouvé non pas cette sensation de retour en arrière (destinée que à la redécouverte je crois!) mais ce bouquet de saveurs simples, basiques, rustiques, exceptionnels.

Pappa al pomodoro

Viva la pappa col pomodoro (soupe froide à la tomate originaire de Toscane)

 Ingrédients (6 personnes en entrée)

  • 1 kilo de tomates – pour moi ceux du panier, murs, juteux, rouges et parfumés!!!, pas la peine de faire ce met simple, où tout se joue dans les ingrédients avec des tomates tristounets
  • 300 grammes de vieux pain poilâne sans sel (mais si vous avez du pain de Toscane c’est mieux)
  • 8 gousses d’ail
  • quelques branches de basilic
  • huile d’olive vierge extra de très bonne qualité
  • sel, poivre, piment rouge
  1. Jeter les tomates dans une casserole d’eau chaude pendant 10 seconds. Les retirer, les passer dans un bol d’eau glacé et enlever la peau.
  2. Couper les tomates en petits dés et enlever les pépins.
  3. Dans une casserole en terre cuite (si possible) faire revenir les gousses d’ail et une branche de basilic  dans trois cuillères à soupe d’huile d’olive vierge extra pour les faire colorer, mais sans les brûler.
  4. Enlever la branche de basilic et mettre les dés de tomate. Laisser bien revenir et couvrir. Laisser aller pendant 10 minutes.
  5. Couper le vieux pain en dés et le mettre lui aussi dans la casserole. Saler. Couvrir et laisser cuire, à feu très bas, pendant encore 40 minutes. Le pain doit bien se dissoudre dans la soupe.
  6. Éteindre et laisser descendre la température. Rajouter une pincée de piment, quelques tours de moulin de poivre, quelques feuilles de basilic.
  7. Mettre dans le bols, ajouter une goutte d’huile d’olive, servir.
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4 commentaires pour Viva la pappa col pomodoro (soupe froide à la tomate originaire de Toscane)

  1. ecceamor dit :

    Merci Silvia pour cette recette chargée de si précieux souvenirs 🙂 Ces atmosphères de vacances me rappellent aussi de beaux films italiens ! Mais qu’est-ce que le pain poulain ? Je n’en ai jamais entendu parler. Serait-ce du pain Poilâne ?

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  2. Virginie dit :

    Je confirme que cette « soupe » est excellente pour l’avoir goûtée à Fontainebleau!
    Je l’ai faite ce midi pour des amis que nous recevions Silvia. Nous nous sommes régalés même si de notre avis à Cyril et moi , je n’avais pas mis assez de tomates (j’ai enlevé trop de chair de tomate pour éviter les pépins).

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